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Rencontre avec Hitomi Suetsugu

 

Avec Hitomi Suetsugu, plongeons dans un monde fascinant du Kurume Kasuri (久留米絣) !

Melvin Write

Le Kurume Kasusi (久留米絣)

Aujourd’hui, nous sommes de retour dans la préfecture de Fukuoka pour aller voir un autre artisanat du Big 7.

Le Kurume Kasuri (久留米絣) !

Alors comme son nom l’indique, c’est un artisanat qui vient de Kurume, une jolie petite ville dans la campagne de la préfecture de Fukuoka. En gros c’est entre Fukuoka et Yame.

Yame, vous savez, je vous en ai déjà parlé. On y est allé pour voir le travail de Chikamatsu et d’ Ito.

Mais revenons au Kurume Kasuri (久留米絣). 

Qu’est-ce que c’est ? 

C’est un artisanat de tissu. Et je ne vais pas vous le cacher, je le trouve fascinant. Il a été inventé, il y a environ 200 ans. Et on dit que c’est une fille d’agriculteur qui a trouvé comment le faire.

Le Kurume Kasuri (久留米絣) est traditionnellement de couleur indigo. Mais bien sûr, j’inclus dans « indigo » toutes ses nuances. Mais mis à part la couleur, moi c’est qui me fascine le plus ; c’est ces motifs. Juger par vous-même. C’est juste magnifique. 

Mais pour mieux vous expliquer tout cela, je vais vous laisser avec Suetsugu Hitomi (末續 日富美). Je suis allée la rencontrer elle et sa mère, il y a quatre ans. C’est sa mère qui tenait l’atelier de Kurume Kasuri. Oui « tenait » car malheureusement elle a dû arrêter son activité.  Et je tiens à remercier Suetsugu Hitomi (末續 日富美) qui a eu la gentillesse de répondre à mes questions malgré le faite qu’elle ne soit pas artisan de Kurume Kasuri (久留米絣) Sur ce je suis laisse ma place.

Kurume Kasuri (久留米絣) L’interview de Suetsugu Hitomi (末續 日富美)

1/ Présentez-vous et présentez votre artisanat (histoire, caractéristiques, etc.)

Je m’appelle Suetsugu Hitomi (末續 日富美). Je ne fabrique pas de Kurume Kasuri (久留米絣) mais je suis née dans une famille de tisserands faisant du Kurume Kasuri (久留米絣) à la main, spécialiste de l’indigo. J’ai grandi entourée de l’odeur de l’indigo et du bruit des métiers à tisser. J’aime coudre depuis que je suis à l’école primaire, en regardant le travail manuel de ma mère, Ogata Sayuki  (緒方 早雪) qui elle fabriquait du Kurume Kasuri (久留米絣). Et maintenant je travaille dans l’atelier Ogata Kasuri Koubou 緒方かすり工房. 

2/ Depuis combien de temps êtes-vous un artisan de Kurume Kasuri (久留米絣) ?

Comme je l’ai précédemment, je viens d’une famille de Kurume Kasuri (久留米絣). Cependant ce n’est pas mon métier. Je m’occupe principalement de la teinture à l’indigo depuis environ 10 ans. 

3/ Comment avez-vous rencontré le Kurume Kasuri (久留米絣) ? 

 D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été entourée par le Kurume Kasuri (久留米絣).

4/ Comment se fabrique le Kurume Kasuri (久留米絣) ? (par étapes)

C’est un processus de fabrication de 30 étapes. Je ne fabrique pas de Kurume Kasuri (久留米絣), mais je m’occupe de la teinture. 

Petit aparté je reprends la parole ! Je vais vous expliquer cette partie parce que j’ai fait mes petites recherches. Je pense que c’est important que vous voyez le processus pour comprendre l’ampleur et la montagne de travail que représente la conception d’un tissu de Kurume Kasuri (久留米絣). Déjà voilà un petit schéma, qui pose les bases. 

Oui ce sont toutes les étapes. C’est beaucoup  hein ! Mais attendez en plus de la quantité, elles sont complexes et demandent une réelle maîtrise. Bon assez parlé allons voir ça de plus près.

 

La préparation

En premier il faut le dessin.  C’est la conception des motifs

C’est l’étape indispensable ! Eh oui, parce que sans motif c’est un tissu ordinaire. C’est grâce à ces motifs que l’on perçoit la particularité de Kurume Kasuri (久留米絣).

 

La feuille de patronnage

Et là attention c’est que ça se corse un peu donc accrochez vous.

Une fois qu’on a notre dessin, c’est le moment de le reporter sur une feuille de patronage. Elle permet de paramétrer l’emplacement du motif sur les fils. En gros, on redessine le motif pour qu’il se cale et s’adapte au mieux sur les fils de chaîne et de trame. Pour éviter de se retrouver avec un motif avec des parties manquantes. C’est ce qu’on appelle l’étape du “shitae”.

Ah oui au cas où vous ne voyez pas ce que c’est. 

les fils de trame et les fils de chaîne c’est de ça. Donc en gros, le tissu est le résultat des enchevêtrement des fils de trame et des fils de chaîne.  Dans le tissu, les fils de trame sont les fils à la verticale et les fils de chaînes sont les fils horizontaux. Ce sont ceux qui sont sur la navette et passent entre les fils de la trame en faisant des va-et-vient de droite à gauche et inversement.

 

La préparation

Alors cette étape est seulement pour les tissus tissés main. 

On vient tendre les fils de trame et avec le shitae, on vient peindre à l’encre les motifs sur ces fils. La chose importante à retenir, ici c’est que le fil sera de plusieurs couleurs.

L’ajustement des fils

Ensuite on rassemble les fils de la chaîne entre eux tout en faisant attention que les différentes parties qui forment un même motif restent ensemble. Ensuite il faut préparer les fils de la trame.

Ouai je sais, c’est difficile à visualiser mais ne vous inquiétez pas cela aura plus de sens dans quelque étapes. Ensuite il faut préparer les fils de la trame.

Le nettoyage, le Blanchiment et l’amidonnage

Le fil est bouilli dans une solution d’hydroxyde de sodium pour le renforcer et éliminer les impuretés. Après le blanchiment et l’amidonnage, le fil est séché pour éviter l’effilochage et le peluchage.

Le nouage

Maintenant il faut préparer les fils de la chaîne et de la trame pour la teinture. Pour cela on vient entourer les fils avec du chanvre à l’emplacement du motif. Pourquoi ? Pour empêcher cette partie d’être teinte. C’est une étape importante car cela aura un impact sur le résultat du motif et donc sur le tissu final. 

Il y a différentes manières de le faire.

Tekukuri (nouage à la main)


Le fil est fermement noué à l’aide de morceaux de fil de chanvre. Il faut de l’habileté pour s’assurer que les nœuds ne se défont pas pendant le processus de teinture, mais qu’ils peuvent être facilement défaits à la main par la suite.

 Le nouage à la machine


Cette technique utilise une machine pour nouer le fil.

La teinture

La plante pour la teinture vient de la préfecture de Tokushima. Après avoir été fermentés pendant 2 à 3 semaines, elle est prête à être utilisée pour la teinture.

Le fil est trempé dans une cuve enterrée dans le sol, essoré et frappé contre le sol et environ 50~60 fois. La teinture est un processus en plusieurs étapes, qui commence par des pigments plus pâles pour aller vers des pigments plus foncés.

Le nouage

Le fil est trempé toute la nuit dans de l’eau chaude afin d’éliminer les impuretés et l’excès d’indigo restant du processus de teinture. Le fil de chanvre doit donc être délié rapidement.

La division de la chaîne et correspondance des motifs

Le fil qui a été plié en quatre et attaché est maintenant divisé et étiré, et chaque groupe de fils est attaché avec du fil pour correspondre au motif.

L’amidonnage et le séchage

Le fil de chaîne est soigneusement enduit de pâte d’amidon de blé, l’excès d’eau est éliminé et le fil est séché rapidement pendant que la pâte est encore chaude. Cela évite le peluchage et l’effilochage durant le tissage.

La fusion des fils et l’étirage du roseau

Ensuite on prépare la trame du tissu. On vient donc placer et étirer les fils de la trame. Ils sont disposés un par un pour recréer le motif selon la feuille de patronage. Puis c’est au tour de la préparation des fils de la chaîne. Sur la base du motif, les fils de la chaîne sont enroulés autour d’un roseau. Le fil est tendu et peigné, et de lourdes pierres sont utilisées pour maintenir la tension tout au long du processus de tissage.

L’enroulement de la trame

Pour le tissage à la main, on utilise un rouet pour enrouler les fils de trame un par un autour d’un tube de bambou qui sera placé dans la navette. Pour le tissage à la machine, les pinces sont disposées sur une plaque plate et le fil est enroulé tout en gardant le motif en alignement.

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31

November

A Sign of the Times

Divi Gallery, San Francisco, CA

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